vendredi 5 juin 2009

Crise à la ferme

Il était une fois...une famille de la campagne, vivant dans sa ferme avec ses vaches, ses chevaux, ses cochons. Tout allait bien pour leur, la vie leur souriait, l'avenir leur appartenait, lorsque l'inattendu, l'impensable se produisit. Lors d'une belle nuit d'été, un incendie s'est déclaré dans leur maison, brûlant tout sur son passage: ferme, habitation avec ce qu'elle contenait de souvenirs. Tous leurs biens avaient brûlé. Par bonheur ils en réchappèrent eux et leur bétail.
La solidarité n'étant pas un vain mot dans ce milieu, nombre de bonnes âmes s'unirent pour lever des fonds, les vêtir et les loger. Les assurances, elles, ne leurs dédommagèrent pas beaucoup, prétextant de l'ancienneté de leurs installations et leur menèrent la vie dure. Et comme un malheur survient rarement seul, le bétail, n'ayant nul endroit où aller, ne put être soigné, contracta une maladie ne put être soigné, et toutes les bêtes périrent. L'avenir de cette famille fut ainsi anéanti, les parents n'ayant plus la possibilité de travailler et de subvenir ainsi à leurs besoins. Le Noël suivant, leur situation n'avait guère changé, contrairement aux assureurs qui purent s'offrir de belles vacances aux frais de l'entreprise...

Cette histoire terrible heureusement fictive, s'est produite réellement pour le monde entier, secoué par une crise financière majeure. Des vols, tromperies, malversation, mauvaises gestions ont été commises. Le monde s'est un beau jour réveillé, étourdi par les dettes, paniqué par la banqueroute. Tous les milieux se sont unis pour pallier à l'immense trou, plus vaste que la couche d'ozone, la panique grondait, les voix se sont levées pour injecter de l'argent dans le circuit... Un circuit virtuel qui permet tout juste d'éviter un effondrement encore plus grand mais l'avenir reste hypothéqué car tout cet argent reste virtuel au lieu d'être investi dans l'avenir. Je pense aux énergies renouvelables, nombre d'infrastructures qui ont besoin de réfection, les emplois à long terme. Certes, cette méthode est moins rentable à court terme mais à long terme, elle permet un avenir à nos enfants. Agir dans l'urgence du besoin pressent d'argent est typiquement ce qu'il ne faut pas faire. Penser stratégique, penser long terme. Mais notre monde actuel ne pense pas ainsi. Tout doit aller vite, se jeter, acheter un nouveau. Les objets qui autrefois duraient 20-60 ans voire traversaient les générations ont comme une date limite de péremption qui ne va guère au delà des 10 ans.

Le monde virtuel de la finance a perdu la vision de la réalité des choses, de leur valeur. On parle de millions voire de milliards comme s'il ne s'agissait que de compter les grains de sable au bord de l'océan, on en oublie ce que cela représente pour le travailleur moyen et la souffrance de toute sa vie que cela a impliqué. Et l'on s'octroie généreusement des millions de bonus alors que tout autour de nous, la vie s'effondre pour beaucoup de gens...

Heureusement dans nos campagnes, le bon sens est encore bien présente et la famille de mon histoire, dans la réalité, a pu investir dans une nouvelle métairie et a des projets plein la tête. Un an s'est écoulé pour eux. Ils ont pris le temps, mais ils ont fait le bon choix, pour eux et leurs enfants...


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